Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, est confrontée à un défi environnemental majeur : les inondations fréquentes qui causent des dommages considérables. Ces dernières semaines, des pluies torrentielles ont entraîné des crues dévastatrices, touchant durement tant les infrastructures que les populations locales.
Monsieur Nodier Ngoi, directeur général de l’entreprise pétrolière Exoil Kalemie, située le long du boulevard Lumumba, a exprimé ses préoccupations quant aux répercussions économiques des inondations de la saison précédente. « Nous avions constaté une baisse de plus de 60 % de notre production en raison des inondations. La route était impraticable et nos clients ne pouvaient plus accéder à nos installations pour s’approvisionner, » a-t-il déclaré. Cette situation met en évidence le lien critique entre une gestion efficace des ressources naturelles et la stabilité économique de la province dans son ensemble.
L’ingénieur Kaboza Yamba Yamba Enock, chef des travaux et chercheur en gestion des ressources naturelles et environnement à l’université de Kalemie, propose plusieurs pistes pour atténuer ce problème. « Il est essentiel de commencer par construire des digues et de réaménager les zones inondables. Il est également crucial de végétaliser les rives pour stabiliser le sol et limiter l’érosion. De plus, il faut sensibiliser la population et renforcer les communautés sur les risques d’inondation et sur les bonnes pratiques à adopter, » explique-t-il. Selon lui, une approche intégrée qui combine ingénierie et sensibilisation communautaire pourrait apporter une différence significative.
Maître Bavon Kalinde, analyste des questions sociales, aborde le problème sous un angle plus global. « Le dragage de la rivière Lukuga n’est pas une solution miracle. Le changement climatique est un phénomène mondial qui exacerbe ces conditions extrêmes. Nous devons repenser nos stratégies à long terme plutôt que de nous concentrer uniquement sur des mesures locales, » affirme-t-il. Il propose également d’autres alternatives : « Nous devons envisager d’élever le niveau de nos infrastructures et établir une réglementation pour empêcher la construction dans les zones facilement inondables. » Sa perspective souligne l’importance d’une action collective et d’un engagement total de chacun à son niveau.
Concernant l’accompagnement des sinistrés, Monsieur Issa Chirac, vice-président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile Chunvi ya Congo, met en avant le besoin urgent d’assistance pour les victimes. « Le gouvernement, tant au niveau national que provincial, doit impérativement trouver des solutions au problème d’inondation à Kalemie et soutenir les victimes. De nombreuses personnes ont perdu leurs biens et leurs parcelles ; il est du devoir des autorités d’assister toutes ces personnes affectées, » déclare-t-il.
Les inondations à Kalemie ne représentent pas seulement un problème local ; elles reflètent une crise environnementale plus vaste nécessitant une réponse collective et coordonnée. Entre le besoin urgent d’infrastructures adaptées, la prise en compte du changement climatique et l’accompagnement des sinistrés, il est évident que tous les acteurs doivent s’unir pour bâtir un avenir plus sûr pour cette belle province du Tanganyika.
James Katoto