En ce lundi 30 septembre 2024, en collaboration avec la Coordination provinciale du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR – Tanganyika), la Coalition pour les Naissances Désirées – CND, a organisé une Journée d’évaluation de la mise en œuvre de l’Article 14 alinéa 2)c du Protocole de Maputo en province ce lundi 30 septembre 2024 dans la salle Roellens de Kalemie.
Cette Journée a réuni 50 participants dont les parties prenantes gouvernementales, les partenaires technique et financiers, les responsables des corporations professionnelles médicales, les organisations féministes de la place et la société civile, sous le thème : << Protocole de Maputo, où en sommes-nous dans le Tanganyika ?>>.
La Journée Internationale de l’Avortement Sécurisé est célébrée en province dans un contexte où, malgré la dépénalisation partielle de l’avortement notamment pour les grossesses issues de viols et violences sexuelles depuis 2018, les Soins Complets d’Avortement Centrés sur la Femme (SCACF) ne sont toujours pas intégrés dans la quasi-totalité de zones et aires de santé, les clientes faisant encore face à la tergiversation et l’objection de conscience de certains prestataires de soins revendiquant leur serment et aux menaces de certains éléments de forces de l’ordre revendiquant l’avortement comme un crime.
Pourtant, le Tanganyika fait partie de quatre provinces à sévérité des VBG supérieure ou égale à 4, situation exacerbée par les mouvements de populations liés aux conflits en province ayant entrainé environ 170.000 populations déplacées internes, soit plus de 5% de populations en province. Ce contexte d’instabilité a été aggravé par les inondations qui ont affecté l’ensemble de la province du Tanganyika au cours du premier semestre de l’année 2024 et touché directement environ 289.142 personnes, soit plus de 9% de la population totale du Tanganyika.
Ainsi donc, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’avortement sécurisé dans la province du Tanganyika, Mademoiselle ZAWADI NEWENGA, Directrice exécutive de l’organisation féministe Solidarité des Jeunes Filles pour l’Education et l’Intégration Socioprofessionnelle, SOJFEP, membre de la Coalition pour les Naissances Désirées, a lancé un message plaidoyer à toutes les parties prenantes partenaires de s’approprier le Protocole de Maputo et d’en faire une réalité afin que les femmes et jeunes filles jouissent pleinement de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive.
Pour rappel, la République démocratique du Congo fait partie des Etats africains ayant ratifié le Protocole de Maputo. Dans une Circulaire publiée au Journal Officiel depuis le 05 juin 2018, le Président de la Cour constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, oblige toutes les formations sanitaires publiques, privées et confessionnelles, d’offrir sans tergiversation, les soins d’avortements médicalisés aux femmes et filles se trouvant dans les cas précis de l’Article 14 alinéa 2) du Protocole de Maputo dans le respect des Normes et Directives de l’OMS diffusées par le Ministère de la Santé publique. La Circulaire rappelle à l’ordre, les chefs des juridictions et offices des parquets civils et militaires sur les droits qu’ont les femmes victimes de viols, d’agressions sexuelles, d’inceste et celles dont la grossesse met en danger leur santé mentale et physique ou leur vie ou celle du fœtus, de recourir librement aux services d’avortements médicalisés.
Il faut noter que la Coalition pour les Naissances Désirées, CND (Logo), est un cadre de renforcement du pouvoir collectif féministe pour faire avancer les droits sexuels et reproductifs des groupes marginalisés et vulnérables en République Démocratique du Congo. Elle est née en 2018, grâce à l’appui d’Amplifychange, comme mouvement catalyseur à la mise en œuvre locale de l’Article 14 du Protocole de Maputo. Cette coalition a été créée et regroupe six organisations féministes de la zone Sud-Est de la RDC, dont Fondation Solidarité Familiale – FOSOF, Debout Fille, Groupement des Femmes Vivant avec le VIH, GFV-VIH, Solidarité des Jeunes Filles pour l’Education et l’Intégration Socioprofessionnelle – SOJFEP, SOS Sexualité pour tous , Jeunes Filles en Action pour le Changement – JFEC.
By Ernest MWANA KASONGO